Histoire

Étymologie

Plusieurs hypothèses ont été émises sur l'étymologie du nom Bruch qui signifie le lieu recouvert de bruyère, d'autres parlent d'un mot en vieux français qui désigne un petit cour d'eau ou endroit marécageux et d'autres encore voient un lien avecle mot allemand brucke : les ponts...

Origines

Les origines du village sont floues, la tradition orale raconte qu'à une époque si lointaine qu'on en a oublié la date, un certain Sieur Bruch aurait fondé le village et lui aurait laissé son nom...

Les traditions bruchoises puisent leurs racines dans la culture gasconne et l'art de vivre propre à l'Albret alliant ainsi l'authentique et savoureux patrimoine gascon, à l'élégant et raffiné patrimoine du Val d'Albret.

L'antiquité et le
Haut Moyen-Âge

Pendant l’Antiquité Romaine, l’actuelle commune de Bruch se situait dans le territoire du peuple gaulois des Nitiobroges, qui fut soumis par les Romains vers 50 av. JC. La voie Romaine d’Aquitaine (« Via Aquitania »), un des grands itinéraires romains, passait en contre bas du village.

On peut donc supposer que l’implantation humaine dans la campagne bruchoise est assez ancienne. Les traces archéologiques les plus anciennes ayant été retrouvées sur la commune datent de la période mérovingienne (entre le Vème et le VIIème siècle).
Des fouilles archéologiques effectuées dans les années 60 ont mis à jour une nécropole mérovingienne aux abords de la commune. On peut donc assurer que les premières habitations Bruchoises remontent au moins aux environs du VIème siècle.

Le Moyen-Âge

Les premières fortifications Bruchoises :
la motte castrale

On suppose qu’avant la construction des fortifications du village au XIIème siècle, dont on voit encore aujourd’hui les vestiges , le bourg avait la forme d’une motte castrale. Apparue au Xème siècle, il s’agit d’une structure composée d’une butte de terre au sommet de laquelle est construite une tour en bois et en terre. La terre provient généralement du fossé qui a été creusé autour de la butte pour isoler et élever la motte. Dans le cas de Bruch on suppose qu’il s’agissait d’une motte fossoyée avec tour maîtresse indépendante de l’enceinte collective, corps de logis et murailles.

"La tradition orale raconte qu'au Vème siècle, Saint Amand, alors évêque de Bordeaux, se rendit à la villa romaine de Bapteste proche de Moncrabeau en empruntant la voie romaine. Passant sur les terres bruchoises il y fit une halte et de ses prières jaillit une source intarissable.
De cette eau il baptisa les premiers chrétiens des alentours. La nouvelle se répandit et donna lieu à de nombreux pèlerinages. Plus tard on attribua à l'eau de la source la vertu de guérir les maladies des yeux."

La première trace écrite faisant mention de (Brughs) est un acte de reconnaissance d’hommage féodal d’Arnaud Garsie du Fossat à Raymond comte de Toulouse en 1249, pour le Castrum de Bruch. Le bourg est dirigé par une famille seigneuriale dominante les du Fossat, de qui dépendent plusieurs familles de chevaliers et de paysans.
On suppose qu’aux alentours du premier tiers du XIIIème siècle, la motte castrale devenant insuffisante (Défenses inefficaces ? Insalubrité ? Volonté d’un bâtiment plus prestigieux ?) les seigneurs bruchois ont opté pour la construction d’un castrum.

Généralités sur le castrum

Dès le XIIIème siècle, Bruch est donc décrit comme un Castrum : c’est une agglomération fortifiée qui sert de refuge en cas d‘attaque. Les remparts séparent le monde rural des paysans, des bourgeois. La défense est renforcée par de profonds fossés alimentés par l’Auvignon.

L’organisation du Castrum

De plan orthogonal (ou à damier): les rues étroites se croisent à angle droit en formant des petits îlots d’habitations. Le centre du castrum est occupé par la place et la halle, c’est un lieu de rencontre et d’échanges marchands. Les métiers sont rassemblés par rues (quartier des tisserands, des bouchers …).

Le rez-de-chaussée est généralement réservé aux boutiques, et le haut aux habitations. On aperçoit encore dans le bourg des maisons caractéristiques du Moyen-âge : à encorbellement (le premier étage dépasse sur la rue, pour gagner de la place) et à pans de bois en torchis. Elles datent principalement du XVe et XVIe s.

Bruch : possession anglaise

Les documents officiels du Moyen-âge qui nous sont parvenus relatent un événement primordial dans l’histoire du Castrum. Le 16 novembre 1286, Raymond Bernard du Fossat, prieur du Mas d’Agenais, agissant pour son neveu Gautier du Fossat, fait hommage du Castrum de Bruch au Roi d’Angleterre : duc de Guyenne et comte d’Agenais.

Les Temps
Modernes

Au XVIème siècle, toute la région est agitée par de violents affrontements entre catholiques et protestants. Les consuls agenais ont fait appel au roi de France, qui leur a envoyé Blaise de Montluc. C’est un puissant seigneur, à la fois homme de lettres et homme de guerre, qui a pour mission la répression contre les protestants. Ses troupes établissent provisoirement un campement dans le bourg de Bruch. De nombreux affrontements ont lieu en contrebas du village entre catholiques et protestants pendant les guerres de religions.

A partir de 1589, Bruch passe sous l’autorité des rois de Navarre, puis des rois de France lorsque Henri IV monte sur le trône. L’histoire du village est alors commune à l’histoire de France.

Bertrand de Lamothe

Aux alentours de 1300, le bourg passe sous la domination de la famille des Seigneurs de Lamothe. Vers 1400, Bertrand de Lamothe, seigneur de Bruch, est attaqué et fait prisonnier par Jean de Ferréol, son cousin et seigneur de Tonneins. L’histoire raconte que Bertrand fut enfermé durant sept années dans une des basses-fosses du château, avec l’interdiction de changer de vêtements ou de couper ses cheveux. Il fut délivré par Pons VI de Castillon, à qui, par acte de reconnaissance il légua son château. Bruch reste une possession anglaise jusqu’en 1453, date à laquelle les Anglais sont chassés de France à la suite de la guerre de cent ans (1337 - 1453).

Blaise de Montluc.

La Révolution

Notons que pendant la période révolutionnaire, Bruch devient chef lieu d’un des 73 cantons du Lot-et-Garonne (regroupant 14 paroisses : Montesquieu, Bruch, Restaux, Niolles, St Laurent, St Matin, Limon, Brazalem, St Leger, Feugarolles, Thouars, Menaux, Trenquelléon).

Le XIXe
et XXe siècle

Au milieu du XIX e siècle, « la ville de Bruch » compte plus de 1400 habitants et regroupe de nombreux corps de métiers tels « 1 marchand de tissus au détail, 2 cafetiers, 1 marchand de cochon, 1 aubergiste, 5 boulangers, 3 épiciers, 3 cordonniers, 2 cabaretiers, 3 charpentiers, 1 forgeron » mais aussi « 1 regrattier, 1 gargotier et 1 patacher ».

Dans les années 1900 le bourg était réputé pour ses nombreuses foires, environ 8 par an, notamment pour les foires aux bétails qui se tenaient au « Foirail » et les foires aux porcs qui se déroulaient sur l’actuelle place de la mairie. Les jours de foire, les matinées étaient destinées au commerce, et l’après-midi de grands bals se tenaient sur la place : c’était l’occasion de danser, de discuter, de faire des rencontres... et de manger les fameux « tortillons ».

Bibliographie

- F.L. DEPOUTOT « Bruch en Brulhois: son histoire sa légende »
- SAMAZEUILH, «Dictionnaire géographique, historique et archéologique de l’arrondissement de Nérac »
- J. de LAFORRE, « Notes historiques sur les monuments féodaux »
- THOLIN, « Étude sur l’architecture religieuse de l’Agenais », 1874
- TRUAUT JB, « Lavardac et ses environs » 1851
- BOURROUSSE de LAFFORE J. de, « Notes sur les monuments féodaux ou religieux du département de Lot et Garonne » 1879